Régime alimentaire précolombien à Saint-Martin
Le régime alimentaire des habitants précolombiens de Saint-Martin a été façonné par les ressources naturelles de l’île, avec une forte dépendance à l’égard de la culture du manioc et de la pêche en mer.
Des vestiges archéologiques provenant de sites tels que Baie Rouge et Great Bay révèlent que ces deux sources de nourriture étaient au cœur des stratégies de subsistance des premières communautés de l’île.
Les fouilles menées par M.P. Sypkens Smit et A.H. Versteeg entre 1979 et 1981 ont permis de découvrir de nombreux objets liés à la préparation de la nourriture, notamment des grilles utilisées pour la cuisson du pain de manioc et des outils en coquillage associés à la récolte marine.
Le manioc, une plante-racine riche en amidon, était un aliment de base pour de nombreuses cultures des Caraïbes, et sa culture était bien établie à Saint-Martin à l’époque du contact avec les Européens. Outre le manioc, les habitants de Saint-Martin dépendaient aussi fortement des ressources marines.
L’abondance de poissons, de coquillages et d’autres espèces marines dans les eaux côtières constituait une source fiable de protéines. La présence de tumulus de coquillages – des tas de coquillages rejetés – dans des sites comme Great Bay indique que la collecte de coquillages était une activité régulière.
La combinaison de l’agriculture et de l’exploitation des ressources marines a permis aux habitants de l’île de maintenir un régime alimentaire équilibré et un approvisionnement en nourriture stable. Cette double stratégie de subsistance était essentielle pour soutenir la population de l’île et favoriser le développement de sa société précolombienne.
La compréhension des pratiques alimentaires des premiers habitants de Saint-Martin fournit des indications précieuses sur leur vie quotidienne, leur organisation sociale et leur interaction avec l’environnement. Elle met également en évidence la capacité d’adaptation et de résilience de ces communautés, qui ont su tirer le meilleur parti des diverses ressources de l’île.
Références : Sypkens Smit, M.P., Versteeg, A.H. (1982). An Archaeological Reconnaissance of St. Martin. Bullen, R., & Bullen, A. (1966). Artifact Variation and Inter-site Relationships.